lundi 20 juin 2011

Interview Bruno Pilorget

Cette année, nous avons eu l'occasion de rencontrer l'illustrateur Bruno Pilorget qui est passé dans la classe et a répondu aux questions des élèves.

Laura : Pourquoi avez-vous choisi ce métier ?

Bruno : Je te renvoie la question. A ton avis ?

Anaëlle : parce que cela vous plaisait.

Bruno : Oui, mais cela ne suffit pas.

Hannah : parce que vous vouliez dessiner ?

Bruno : Oui, mais je connais d’autres personnes qui avaient aussi envie de cela mais qui ne l’ont pas fait.

Valentin : Il faut travailler.

Bruno : oui, tout à fait. Mais il ne suffit pas de savoir dessiner pour être bon illustrateur. Je me débrouillais bien en français histoire en géo. Mais je ne voyais pas ce que je pourrais faire d’autres. Cela fait partie de ma vie. Comme pour mes enfants et ma femme qui sont aussi illustrateurs.

Les métiers artistiques font plutôt peur aux parents, car il n’est pas évident de gagner sa vie avec ce métier. Cela oblige souvent à avoir une autre activité à côté. Parce qu’écrivain, cela ne gagne pas assez.

Laura : Pourquoi avez-vous choisi l’Asie et pas un autre continent ?

Bruno : c’est un hasard. On m’a appelé en 2003 pour travailler en Asie au Vietnam, une maison de l’enfance, où on repère des enfants dans des écoles pour les former dans un domaine artistique. Je me suis retrouvé dans un groupe avec deux copains peintres et nous avons réalisé une fresque ensemble.

Il y avait beaucoup de baleines et nous avons donc relié nos univers avec le milieu maritime. L’Asie, ce sont des voyages faciles. Les gens sont vraiment agréables.

Valentin : vous y a allez en bateau ?

Bruno : non, ce sera un peu long ! J’aimerais bien ! Mais je ne suis pas allé que là. Je suis aussi en Israël et en Palestine.

On m’a appelé pour y faire des ateliers avec des enfants et j’y suis retourné plus tard avec des amis, un photographe et un écrivain pour faire un gros livre qui sortira plus tard. Sinon, j’’aimerais bien aller en Amérique Latine.

Enora : qu’avez-vous illustré à part des livres sur l’Asie ?

Bruno : plein de livres ! Mon premier livre était un livre sur l’Afrique. Le premier que j’ai illustré, était l’Ylliade et l’Odyssée.

L’un de mes premiers livres sur le Vietnam a été fait sur le Vietnam avec Didier Dufresne (un auteur). L’un des plus récents est sur l’esclavage.

Il y a aussi « chercheurs d’or » en Alaska ou encore les « sages », un album, pas seulement destiné aux plus jeunes, qui m’a donné l’occasion d’exposer partout en France et même à l’étranger.

Je suis aussi très attaché, à celui sur les samouraïs avec quelques petites animations faites sur ce livre. J’ai beaucoup de livres sur le voyage.

Enora : quand est née votre passion du dessin ?

Bruno : depuis tout petit, dès que j’ai tenu un crayon. Moi, j’ai gardé ce centre d’intérêt principal. Quand vous serez en 6ème, vous n’apprendrez pas forcément le dessin. Je suis donc parti de l’école et je suis donc parti de l’école et je suis donc autodidacte.

Le dessin s’apprend, mais par le travail. Je compare souvent cela aux comédiens. Cela s’apprend aussi, par l’intermédiaire d’atelier de stages.

A 54 ans, je continue a apprendre et progresser. C’est cela qui me porte. Je me remets toujours en question. Je ne m’ennuie donc jamais.

Enora : avez quels outils dessinez-vous ?

Bruno : tout. Sauf les pastels. Je n’ai fait qu’un peu de peinture à l’huile. J’utilise souvent la gouache ou l’aquarelle. Ca marche avec n’importe quelle eau.

Pour le trait, ça peut être un pinceau spécial avec une sorte de cartouche d’entre.

Des feutres aussi. En voyage, je n’emporte pas de crayon à papier, ni de gomme, car je veux aller vite et à l’essentiel.

Comme sur cette illustration (il présente un extrait de « vietnam ») où j’ai voulu montrer de quelle façon vivent vraiment les vietnamiens au quotidien.

Récemment, j’ai dessiné un souffleur de verre en Palestine.

Théo : depuis combien de temps illustrez-vous des albums ?

Bruno : cela va faire 30 ans ! J’ai commencé en 1981 avec un livre qui s’appelait « piège dans la jungle », un roman pour lequel il y avait juste une illustration à faire.

Théo : pourquoi avez-vous envie de dessiner ?

Bruno : j’ai la chance d’avoir choisi mon métier. J’ai envie d’en parler. Tout le monde n’a pas cette chance. Mais il ne faut pas penser en terme d’argent. Certaines années, ça va, d’autres non…

Savez-vous ce qu’est un éditeur ?

Romain : c’est quelqu’un qui dit si un livre va être imprimé.

Bruno : oui, c’est à peu près ça. Il faut choisir l’éditeur avec lequel on va travailler. On ne sait jamais si on va être retenu. Un auteur peut travailler sans savoir s’il va être retenu. Un illustrateur, on l’appelle, plus tard.

Ce n’est pas un métier connu. A l’école, quand on demandait à mes enfants les métiers des parents, il n’y avait pas de case pour le métier de leurs parents.

Les métiers du livre ne sont pas connus. On n’en tient toujours pas compte aujourd’hui.

Océane : combien de temps mettez-vous pour réaliser une illustration ?

Bruno : cela dépend complètement. Je vais vous montrer comment on fonctionne ;

Au départ, on m’envoie une histoire, généralement, un éditeur (parfois un auteur). Je commence donc par la lire. Je réalise un « chemin de fer », sur une grande feuille pour avoir un aperçu global de l’ensemble et je propose cela à l’éditeur et à l’auteur.

Pour arriver à cette image « la danse des Appalans », j’ai agrandi le « chemin de fer », et je l’ai retravaillé jusqu’à temps que j’en sois satisfait en faisant des essais couleurs. Quand je me suis senti prêt, j’ai réalisé l’original.

Une fois l’illustration terminée, on envoie tous les originaux à l’éditeur qui est souvent à Paris.

Voici un crayonné sur le livre des Samouraïs. Je vais progressivement enlever des détails, épurer pour parvenir au résultat final.

Parfois, je réalise directement au pinceau. Cela dépend.

Valentin : est-ce que ça vous arrive de travailler vite.

Bruno : oui, mais cela veut dire qu’il y a eu beaucoup de travail avant.

Quoiqu’il en soit, en général, je passe un mois par livre, parfois plus, mais dans ce cas, je gagne moins d’argent, mais tant pis. Je privilégie la qualité.

Théo : combien de voyages avez-vous faits en Asie ?

Bruno : difficile à dire. J’ai visité beaucoup de pays d’Europe. A chaque fois que nous partons, nous emportons un carnet de voyage pour décrire, dessiner, découper dessus.

C’est quelque chose que vous pouvez faire également. On a toujours des anecdotes intéressantes à raconter.

C’est l’occasion de faire des rencontres intéressantes.

Yves : combien de livres avez-vous illustré ?

Bruno : je ne sais pas. Je n’ai pas compté, mais cela représente plus de 200. Allez voir sur mon site.

Yves : combien avez-vous d’illustrations dans votre plus gros travail ?

Bruno : c’était un gros travail, mais il n’est jamais sorti. C’était une centaine d’aquarelles ! Mais l’éditeur a changé d’avis au dernier moment.

Yves : avec quel auteur travaillez-vous ?

Bruno : avec plein différents. Certains sont des auteurs morts depuis longtemps. Ceux actuels, il y a Didier Dufresnes, Painguily…

Yves : allez-vous souvent dans des classes pour présenter votre travail ?

Bruno : oui, je suis souvent appelé, mais je suis hélas obligé de refuser, car sinon, je manquerais de temps pour travailler. J’y vais une quinzaine de fois par an.

Pour un travail à l’étranger avec les enfants, ça reste prioritaire dans le cadre des ateliers avec des enfants.

Yves : d’où venez-vous ?

Bruno : je suis né à Vannes.

Malo : avez-vous une autre passion dans la vie ?

Bruno : comme tout le monde. J’adore le cinéma et la musique qui sont indispensables pour moi.

Je suis toujours surpris quand quelqu’un me dit qu’il ne va pas au cinéma.

Mais mes passions ne sont pas différents des vôtres, j’imagine.

Alan : de quel travail êtes-vous le plus satisfait ?

Bruno : en général, c’est ce que je suis en train de faire. Je ressors souvent « vanné » de ce que je viens de faire. C’est normal lorsqu’on est passionné par son boulot.

J’ai besoin d’y aller à fond.

Axel : où avez-vous appris à dessiner ?

Bruno : quand j’étais enfant, j’ai appris à dessiner en observant les autres. Je commençais en essayant de redessiner comme les autres dessinateurs, Astérix, Tintin. L’observation est essentielle.

C’est sans doute pour cela que accuse les dessinateurs d’être rêveurs.

Axel : avez-vous participé à une exposition ?

Bruno : cela fait partie de ma vie d’exposer. C’est plutôt pour montrer que pour vendre. Je devais par exemple exposer la vague au salon du livre. Mais j’expose souvent des originaux des livres.

Axel : avez-vous une couleur qui revient souvent dans vos illustrations ?

Bruno : le orange, jaune, rouge. Le rouge permet aussi de raconter. Tout comme les autres couleurs.

Axel : dessinez-vous des personnages connus ?

Bruno : je me suis amusé pendant longtemps à mettre des personnes de mon entourage dans mes livres. Dans une histoire de Jean-Pierre Kerloc, je l’ai dessiné dans la cour du « roi des rois ».

Dernièrement, j’ai dessiné la Révolution de 1789. J’ai dessiné PEF, l’illustrateur en train de lever la main dans la foule.

Shannon : quelles sont vos sources d’inspiration pour l’Asie ?

Bruno : je dessine ce que je vois lorsque je suis sur place. Sinon, je m’inspire du texte.

Hannah : à quel âge avez-vous commencé votre métier ?

Bruno : mon premier livre était à 25 ans.

Jérémy : quel est votre prochain livre ?

Bruno : c’est sur le sculpteur Ousman Sow. Il a commencé à 50 ans à sculpter des lutteurs africains il a voyagé partout dans le monde pour présenter son travail.

Ludivine : qu’est-ce qui vous attire dans ce métier ?

Bruno : j’ai à faire à un texte, une histoire que j’adore. Cela me permet de faire des rencontres, de travailler dans un milieu artistique.

Anaëlle : êtes-vous aidé parfois par un autre illustrateur ?

Bruno : non. Autant dans la BD, c’est un travail d’équipe, encrage, couleur… mais en illustration, il faut tout faire. Je fais du stylisme ou du design.

Anaëlle : disposez-vous d’outils spéciaux pour dessiner ?

Bruno : mon fils se sert de l’informatique pour faire du « speed painting ».

Anaëlle : Avez-vous parfois des modèles pour dessiner ?

Bruno : on a souvent d’autres sources, pour vérifier, même si on connaît, il faut commencer par se documenter.

Je vais parfois chercher des choses sur Internet.

Mais quand ce sont des choses inventées, je pars d’une feuille blanche.

Jérôme : pourquoi ne faites-vous que des illustrations ?

Bruno : parce que je ne sais faire que cela.

Ianis : quelles sont les difficultés d’un dessin ?

Bruno : ce n’est pas un problème de savoir comment le faire. Mes livres sont différents parce que je me remets en question.

Le maître : nous lisons actuellement un livre qui se déroule pendant le second empire et fait intervenir le peintre Eugène Delacroix. Il y parle du rôle important de la lumière. Que peux-tu en dire ?

Bruno : C’est amusant, car mon prochain livre sera sur Delacroix ! Il ne s’agit pas de copier un peintre, mais de rendre hommage. On partira de « la liberté guidant le peuple ». Je vais essayer d’évoquer le travail de Delacroix en partant d’un carnet de voyage, car Delacroix est connu pour ses travaux sur la peinture. La lumière est donc essentielle. En aquarelle, on essaie de laisser des blancs. On fait en sorte de ne pas peindre à certains endroits.

vendredi 19 novembre 2010

"Mauvais plan"

prévention des conduites à risques...

L'un des buts de ce blog est d'éduquer les jeunes aux technologies de l'information et de la communication, ce qui signifie à la fois de leur apprendre l'utilisation de ces outils, mais aussi leur en montrer les dangers.
Voici donc un spot qui sera sans doute plus parlant qu'un long discours...

samedi 3 juillet 2010

to be continued...


Une fois encore, l'année scolaire se termine et c'est toujours avec un peu de tristesse qu'on voit ses élèves partir vers d'autres horizons.
Je tiens à les féliciter pour la bonne ambiance qu'ils ont su instaurer au cours de cette année et les nombreuses idées de projets qu'ils ont suggérées (modélisations 3D, montages vidéo) pour permettre à tout le monde, moi compris, d'apprendre à maîtriser de nouveaux outils et d'enrichir nos connaissances.

Un grand merci à tous ceux qui nous ont aussi apporté leur aide, en particulier Anne Jankeliowitch de l'association Good Planet et Vie Jourdan de l'association Te mana o te moana .

Enfin, un dernier merci à l'association de parents d'élèves de notre école, qui, grâce au soutien financier qu'elle nous a apporté, a permis à 41 élèves de participer à notre sortie à Océanopolis.

A bientôt en septembre ou octobre avec une nouvelle équipe motivée.

Bonnes vacances à tous,

Ludovic Siou
Dernier montage a être présenté sur ce blog concernant notre sortie à Océanopolis, voilà donc celui de Laurine et Manon sur les différences entre poissons osseux ou cartilagineux.

les tortues

Animal en voie d'extinction, la tortue est pourtant essentielle à la régulation des populations de méduses dont elles se nourrissent. Dans les pays où elle a été activement chassées, celles-ci se développent extrêmement vite.
Voici un aperçu du travail de Matthieu Petit, à partir des photos qu'il nous a fait parvenir et que Fabien a mis en musique.

les repas

Sur une des musiques du "Grand Bleu", voici le montage de Yves, Romain et Valentin sur les repas.